Déclinaison du bâti agricole

Nous sommes à Alvimare, village cauchois coupé en deux par la Départementale reliant Le Havre à Rouen.

Le programme : un garage municipal et un city-stade, à implanter au pied de cette voie très fréquentée avec à proximité immédiate l’église et la mairie. La Municipalité souhaite pouvoir ranger les outils, mettre les véhicules à l’abri, mais aussi améliorer la qualité du centre-bourg. Le bâtiment pourra par ailleurs créer un masque atténuant la saturation sonore due à la Départementale.

Nous nous inspirons directement de la typologie agricole actuelle du Pays de Caux. Les deux programmes sont traités en un seul volume continu revêtu d’un bardage bois bleu-gris.

Le city-stade déploie une charpente en lamellé–collé. La façade Ouest, exposée aux vents dominants, est constituée d’un bardage bois ajouré, reprenant ainsi les techniques brise-vents des hangars agricoles alentours. Un lanterneau élance le volume du city-stade tout en apportant de la lumière naturelle.

Côté garage, nous proposons des ouvertures initialement non prévues. La façade s’adresse dès lors un peu plus aux piétons qui viendraient à longer l’édifice, laissant penser que c’est là un lieu habité plutôt qu’un garage de véhicules grands formats. Longues et étroites, les fenêtres répondent par la forme et non pas par un sur-équipement sécuritaire aux inquiétudes de la maîtrise d’ouvrage quant aux vols de matériel.

Nous livrons ainsi un édifice dont le garage a des allures d’équipement public, et le city-stade une silhouette de halle rurale.  Il faut parfois semer le trouble pour trouver la cohérence du projet…!

« J’avais la bonne place au football, je tenais les buts… Ça me permettait de réfléchir…
 J’aimais pas, moi, qu’on me dérange, je laissais passer presque tout… »

Mort à crédit, Louis-Ferdinand Céline, 1936.